Ils avaient tous pour compagnie la solitude. L’obscurité était profonde et la peur les coupait du monde extérieur. Suffisamment réticents, étaient-ils, à l’idée de refaire confiance, de se donner et d’aimer. Avec la sortie de l’extended play du chanteur Stan, ils disent avoir goûté à quelque chose de nouveau, senti le possible faire son nid au fur et à mesure.
Certains parlent de déception mais Andre Agassi, joueur de tennis américain, n’a-t-il pas dit qu’il est plus facile de vivre avec une déception qu’avec du regret. Ce sont quatre de ces personnes pour la plupart qui ont aimé et aiment encore que nous vous proposons de rencontrer à près de deux ans du robuste exercice « gran so a ».
Il arrive qu’à vouloir mettre les pieds dans les plats, on se les prenne dans le tapis. Le désappointement dont nous parle Vernet a pris chair dès les premiers mois de la relation. « On était en phase de se découvrir. Je me trouvais face à ma première fois après une longue période d’absence. » Professeur de langues, Vernet dit avoir engagé des conversations tard la nuit avec la femme qu’il voyait tous les matins à l’institut. Jusqu’à date, il avait aimé la dame à travers le regard. Pas un simple regard, un regard à prendre au sérieux.
« Quand j’ai décidé de me jeter à l’eau, c’était à l’occasion d’une rencontre avec l’Administration. J’ai proposé de la ramener après et une fois dans la voiture, j’en ai profité. De M pwomèt ou à Dènye lanmou m, elle avait compris le message ». Tout allait bien jusqu’au moment où le doute est venu briser les émotions encore mûres de promesses. Le tout jeune couple avait même choisi sa chanson préférée Dènye lanmou m pour marquer d’une pierre blanche le premier pas d’une longue série ; cependant « je n’étais pas son premier choix, elle me l’a dit après un semestre. Julio Iglesias a magniquement chanté en amour, il faut toujours un perdant, dans mon cas, c’est toujours moi le perdant ». Les mots qui plaisaient sont devenus blessants et Vernet qui affirme ne pas tenir rigueur à Stan assure que la phrase ne pas griller les étapes est venue bien trop tard.
Quand Stan a invité le public à se lancer, personne ne s’attendait à de tels rebondissements. On était pour le moins d’accord sur une chose « qui ne risque rien n’a rien.»
Nathalie, une ancienne étudiante de l’USB, raconte : « faire la cour à un homme n’est pas chose facile. Les complexes, les discours de tous les jours, tout avait faibli ma volonté. » Néanmoins, elle l’avait fait, elle avait suivi le conseil de Stan. Elle avait dit oui à l’amour. « Je sais que la relation est encore jeune mais lui et moi avons des objectifs communs comme se marier et avoir des enfants ». Celle qui travaille à titre de secrétaire dans un cabinet d’avocats affirme avec force émotions « quand c’est le bon, on n’attend pas. Et avec l’âge, on apprend que dire ce que l’on ressent est toujours intéressant ». De ceux et celles qui avaient pris part à l’exercice, Nathou comme elle se fait appeler par son chéri soutient que l’expérience lui a permis de gagner en confiance.
Et parler de confiance n’est pas donné à tout le monde car Éric-Emmanuel Schmitt, dramaturge franco-belge, a dit que la confiance ne se possède pas. Ça se donne, et Jacques en a plein le dos. « Pandan l fin fè gran so a avè m, li al fè l ak yon lòt moun ». Pour Jacques, c’était le début de la déception. « Je croyais qu’on se comprenait, qu’on voulait la même chose » avance-t-il. Celui qui a suivi des formations en Couture à la maison ménagère Anne-Marie Desvarieux était à deux doigts de présenter la fille à ses parents tant la connexion était d’un naturel entrainant. À la question qu’est-ce qui s’est passé ? il a dit : « Manque de confiance. Manque de confiance. Elle est influenceuse et doit toujours rencontrer du monde. Quand on aime, on est jaloux. Ce n’est pas nouveau ». Le manque de confiance a cédé la place aux disputes et le froid a suivi. « Je ne suis pas en mesure de prouver son infidélité mais je sais qu’elle m’a plus d’une fois menti. J’ai aussi trouvé des messages. » (Qui ne veulent probablement rien dire). Rien n’est certain mais Jacques estime avoir pris la bonne décision en mettant fin à une relation encore jeune. À signaler que selon Psychologue.net, le manque de confiance dans un couple entraine souvent une insécurité dans la relation. Trop de contrôle crée encore plus de distance entre deux personnes.
A rejoint de surcroit Maranatha qui fièrement avoue avoir pris le conseil de Stan comme peu important. « Se pa kè Stan ki pral brize a. Plede chante, mwen pa pè ankò, lanmou m pa pè w ankò. Mwen pè mwen menm paske m viktim deja ». Maranatha fait partie intégrante de ceux et celles qui croient fermement qu’un simple conseil ne peut pas changer un avis. « Cela m’a tentée à maintes reprises mais j’ai tenu bon. Se pa paske l te mache pou yon moun ki fè l pral mache pou mwen. » La comédienne en devenir encourage toutefois les personnes qui veulent se lancer à le faire car « le temps c’est la vie. Et la vie habite dans le cœur des hommes. »
En 2022, avec l’apparition du projet intitulé BLCKNWHT, c’est tout un monde qui a trouvé l’attrait et du plaisir à certaines choses. Quoique indirectement, Stan avait tout du moins fait l’invitation. M pare est l’un des morceaux les plus appréciés. Stan a fait un début remarqué. « Gran so a » est-il encore d’actualité ? Personne ne sait. Cependant grâce à cet opus, beaucoup ont réussi durant une longue période à respirer un nouvel air, un air qui donne du plaisir aux sens.
Carlile Perrin
Carlile Perrin Magazine
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