Herby François / Carlile Perrin Magazine

Dans ses inspirations comme dans son style, l’engagement chez Herby François est plus grand que l’on pourrait le croire.  Il s’agit de l’histoire de toute une vie. D’un quotidien qui revient à chaque fois plus exigeant. Et pour dépasser ses limites, Herby joint la personne à la personnalité.

Franc et loyal à ses convictions, le chanteur qui a fait ses débuts en 2009, une entrée remarquée l’on peut dire, a en 2010 offert sa voix au concours « Chante nwèl », mais c’est en 2012, qu’il se verra occuper la deuxième place. Si avancée que soit sa carrière, le compositeur et guitariste n’a qu’un seul album à son actif, cependant d’autres chanteurs dont BIC, très connu du milieu, ont reçu ses services.

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Son premier album paru en 2016, n’a pas manqué heureusement d’illuminer les consciences. Certains des morceaux, certaines des paroles sont suffisamment poignants. Ils témoignent du bruit et de la fureur. Cette capacité qu’a Herby de dire tout haut ce que les autres disent tout bas le met sur un piédestal.  Avec « Mwen gen pou m ale », l’on a compris assez rapidement que lire dans les cœurs appartient à Dieu et à Herby François aussi. Dans l’intégralité de son œuvre, la même fusion s’opère. L’artiste arrive à se démarquer du lot. Herby est un chanteur à part entière.

En cette grande période de crise, l’on juge opportune, l’idée de réécouter quelques de ses morceaux, tous plus beaux les uns que les autres, qui n’ont pas cessé de mettre de l’ambiance. L’on vous propose de voyager à nouveau dans l’univers de quelqu’un qui a su, dès le départ, se frayer un chemin dans l’industrie musicale haïtienne.

« 2 plimay mesye leblan » en collaboration avec BIC dépeint ces derniers mois. C’est une voix fatiguée qui chante. Une voix qui a trop souffert, qui exige repos. C’est le cri d’une âme blessée. Dans ce son où résignation et colère se conjuguent, l’on trouve une belle ambiance, des paroles qui touchent le cœur et font montre d’un réel désespoir.

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Pour sa part « Dekreta bouda l’Eta », est un titre qui suscite d’abord le rire  et invite ensuite à prendre le taureau par les cornes. Avec cette chanson, l’on parvient facilement à identifier l’ennemi. Si certains trouvent un Herby vulgaire, d’autres pensent que c’est un bon point. La situation que l’on a vécue au moment de la sortie du morceau n’a pas amélioré jusqu’à date. Cette situation mérite d’être chantée sans retenue aucune car les dirigeants se sont fort décriés par leur mauvaise conduite.

Herby a dit « Mwen gen pou m ale », c’est assez bizarre d’entendre cette phrase dans la mesure où nous, fans, ne sommes pas prêts à le laisser quitter nos vies. Ce morceau rend les yeux humides. C’est comme un adieu. Herby a chanté la mort pour éclairer les vivants. Il fait partie des personnes que l’on aura besoin pour pouvoir tenir le coup. Herby nous rappelle d’où l’on vient. Nous sommes légion à attendre l’intégralité de son deuxième album signé « Lavi nwa ». Ce dernier promet d’être haut en couleurs et plein de surprises.

La voix de « Maleng mwen » n’est pas comme les autres. Il est un talent, une inspiration que certains dans le monde d’aujourd’hui n’arrivent pas encore à apprécier.  Puissent, dans ces moments difficiles, les sons de Herby François, apporter un peu de soulagement aux fils d’Haïti.

Carlile Perrin
Carlile Perrin Magazine
www.carlileperrin.com

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