Coupe du monde 2022 : quelques réactions

Depuis le début du Mondial le 20 novembre dernier, on lit et on entend toutes sortes de discours liés au football. Certains choquent et d’autres amusent. Force est de constater que la compétition a envenimé les discussions. Injures et propos graveleux s’émergent.  C’est le comble du ridicule.

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Fair-plair.  Antipathie.  Nous avons la nette impression que tout un chacun essaie de tourner la situation à son avantage. Le jeu a probablement évolué de la plus méprisable des manières. Ce n’est plus un divertissement mais une vraie guerre où humanité et intolérance s’entretuent. Quand le jeu n’est plus un jeu, il devient alors un prétexte pour manquer de respect à autrui. Et depuis quelques jours, nous sommes témoins d’une grande bassesse.

Pour ce qui est du football, en Haïti particulièrement, les fanatiques ne ratent occasion aucune de supporter leurs équipes et leurs clubs. Souvent leur façon de faire traîne derrière elle un lot de problèmes. Il y en a qui se fâchent, qui vont même à se battre et d’autres qui trouvent la période opportune.  C’est, pour eux, le moment de jouer pour gagner. 

L’Argentine et le Brésil sont les équipes les plus convoitées en Haïti. Il faut aussi souligner que les supporteurs de la Seleçao sont plus nombreux que ceux de l’Albiceleste. À tous les coins de rue, l’on découvre des décorations en tous genres. Les deux sélections se sont invitées en Haïti et sur les réseaux sociaux notamment, les fans ne chôment pas. C’est le Mondial, tout le monde s’y met. Hommes, femmes et enfants en profitent.

Cependant, le problème avec le Mondial, malgré toute la joie qu’il apporte aux Haïtiens, vivant continuellement en situation précaire et insécuritaire, c’est le fanatisme étonnamment aveugle dont font montre les supporteurs. Certains d’entre eux lancent à tout bout de champ d’intolérables paroles à l’encontre de leurs adversaires. Souvent, l’on cherche la raison d’être de tout ce drame. L’on cherche une explication logique à ce qui pourrait justifier de tels comportements. Ce qui est avant toute chose une compétition où il y aura toujours des perdants et des gagnants, s’est transformé en un véritable champ de bataille. Des liens sont défaits. Maritza fan du Brésil  dit avoir coupé les ponts avec son petit ami lors de la défaite de l’équipe face au Cameroun. Jeff, lui, n’a pas reparlé à son grand frère depuis la victoire de l’Arabie Saoudite contre l’Argentine.

La situation de jour en jour prend une tournure déconcertante. Des personnalités s’y sont mêlées et certaines de leurs déclarations indignent. La plus récente enregistrée lors de la série « Ki ekip ou panse k ap jwe final nan Mondyal la » organisée par Ticket Magazine, le chanteur Roody Roodboy, dans une vidéo de 54 secondes publiée le 1er décembre 2022 qualifie, avec une fierté excessive, les personnes supportant l’Argentine de Leo Messi d’égarées. Quelques internautes ont mal pris la déclaration. Ces derniers ont menacé de se désabonner aux différentes pages de l’artiste et d’autres ont applaudi ladite déclaration.

Pour ce Mondial jugé enflammé et plein de surprises par les supporteurs, des amitiés ont perdu leur splendeur. Il est difficile pour certains de rester dans le jeu. Toutefois, il n’est pas impossible. On peut soutenir une équipe dans le respect ; sans déranger l’autre. Il est surtout recommandé d’aimer le football  avant tout. Avant une selection. Avant un club. Parce qu’en aimant le football, on arrive à voir toute sa beauté. À dépasser même le fanatisme pour laisser la place à l’appréciation. De toute façon, le Mondial n’est et ne sera jamais éternel. C’est tous les quatre ans et à une période précise de l’année. Reste à savoir ce qui va nous rester après l’avalanche de propos grossiers, après le Mondial.

Nous espérons que chacun des partisans du Brésil ou de l’Argentine, saura mieux contrôler sa colère et sa frustration. Que la coupe soit argentine ou française, cela ne devrait changer aucune de nos habitudes. Nous faire oublier la bienséance. Nous faire perdre notre humanité.

Carlile Perrin
Carlile Perrin Magazine
www.carlileperrin.com

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