Je suis Richecarde Célestin, juriste et coordonnateur du Lectorat des Jeunes Acteurs Pour le Changement. Je suis également rédacteur et coresponsable d’une émission sur le livre.
- Quel livre ou quel genre de livre a déclenché en vous l’envie de devenir lecteur ?
Tout d’abord, je dois te remercier Carlile pour cette rubrique. C’est un honneur pour moi d’être présent sur ta page et de partager ton énergie tout en présentant au public mon côté lecteur. Je lis depuis ma tendre enfance. Les manuels historiques scolaires sont mes premiers livres de lecture mais j’ai commencé à voir la lecture autrement dès mon entrée à l’université surtout à cause des discriminations vécues pour ma physionomie. Durant mon adolescence, j’ai cherché la réponse dans les essais historiques surtout ceux qui traitent de l’identité. Dès lors, la lecture est mon guide principal dans mes relations avec mon environnement immédiat et mon travail intellectuel sur le pays. Ainsi parla l’Oncle de Jean Price Mars est le livre déclencheur.
2. Quel est votre genre préféré ? Pourquoi ?
L’essai. Parce que mon souci principal c’est d’essayer de comprendre scientifiquement ce qui m’entoure. Cela m’aide aussi à avoir un dialogue constructif et plein de références. Les essais m’aident également à avoir un profond respect pour ceux et celles qui ont sacrifié leur jeunesse pour mieux me guider. Toutefois les romans font partie également de la même catégorie. Les romans de Jacques Stéphen Alexis, de Jacques Roumain et de Michel Soukar sont en tête de liste car un travail de conscience se produit dans l’imagination.
3. Sur une échelle de 1 à 10, vous êtes à quel niveau en tant que lecteur ?
Je dirais entre 8 et 9. Parce que je lis non seulement par passion et par obligation (pour le travail). Je dirige des groupes de lecture et de débats qui me responsabilisent beaucoup plus dans le but de guider les nouveaux lecteurs.
4. Est-ce qu’il vous est déjà arrivé d’arrêter de lire par moments ? Pourquoi ?
Assez souvent. Parce que la lecture est l’alimentation de l’esprit. Comme toute alimentation, il faut qu’il y ait digestion. Dans ce cas, méditer et intérioriser ce qu’on a lu est très important. Oui, j’arrête de lire quelquefois ou également lors d’un gros choc qui met à l’épreuve mon intellectualité. Il y a de ces modèles qui disparaissent brutalement et obscurcissent un idéal visé.
5. Y-a-t-il des choses que vous n’aimez pas particulièrement dans un livre ?
Trop de références. Beaucoup trop de références. J’aime sentir l’auteur me convaincre avec ses idées.
6. Est-ce qu’il y a un livre ou des livres qui vous a ou vous ont marqué ? Lequel (lesquels) ?
Comme je l’ai dit plus haut. J’ai retrouvé mon estime dans les livres. Mes Étoiles Noires et La Pensée Blanche de Lilian Thuram. Tous les ouvrages de Jean Price Mars ainsi que ceux de Jacques Stéphen Alexis. Les racines historiques de l’État Duvaliérien de Michel-Rolph Trouillot et tant d’autres encore. Je pourrais citer tous les livres de ma bibliothèque. Le Discours sur le colonialisme d’Aimé Césaire et les Ouvrages de Fanon font partie de mes principaux titres.
7. Avez-vous un ou des auteurs préféré (s) ? Lequel (lesquels) ?
J’en ai pas mal. Michel Soukar, Michel-Rolph Trouillot, Gérard Pierre Charles, Fred Doura, Jacques Stéphen Alexis, Jacques Roumain…
8. Y-a-t-il un ou plusieurs livres qui vous a ou vous ont tenu éveillé toute une nuit ?
Bien sûr. Lorsque j’ai lu La Pensée Blanche de Lilian Thuram, je n’ai pas vu la nuit passer. Je l’ai lu d’un trait. C’est un livre de référence pour tout jeune haïtien qui est en quête de connaissances que l’histoire d’une pensée a transformé un monde dont les incidences se font sentir jusqu’à présent.
9. Sur quels critères choisissez-vous un livre à lire ou à acheter ?
D’abord, il faut avoir un sujet sur quoi travailler. Ensuite aller à la bibliothèque ou à la librairie pour s’en procurer. L’auteur doit faire partie de la référence sur ce sujet. Aussi, si toutefois un auteur est la référence principale dans un ouvrage, je le cherche et je le prends.
10. Quels sont les livres que vous aimez relire ?
Les classiques haïtiens. C’est toujours un plaisir de les relire.
Carlile Perrin
Carlile Perrin Magazine
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