Hugo a écrit ce livre à 16 ans. Quand je l’ai découvert, j’ai été partagée entre fierté et inquiétude.
J’ai regardé plusieurs documentaires sur sa vie. Certaines histoires me dérangent profondément et d’autres un peu moins comme celle parlant du fameux « carnet » qu’il tenait et dans lequel il écrivait le nom des femmes avec qui il entretenait une quelconque relation. Toutefois comme toute lectrice qui se respecte, je suis arrivée à faire le dépassement.
L’histoire se déroule à Saint -Domingue (République d’Haïti). Pierrot avec le premier rôle est un esclave qui travaille chez un colon plein aux as. Le récit commence à prendre chair quand Pierrot se voit tomber amoureux de Marie, la fille de son maître. Il se convertit dès lors en protecteur et devient, discrètement, l’ombre de Marie. Une fois, il l’a même sauvée d’un crocodile fou de rage. Les jours passent,
Pierrot sort de l’ornière quand le père et le fiancé demandent à le voir.
Avec Léopold d’Auverney, une amitié, sans précédent, va naître. Comment ces hommes, étant tous les deux amoureux de la même personne, pourraient-ils préserver leur amitié ?
Devenu maintenant, Bug-Jargal. Pierrot mène une lutte contre la domination française. C’est le carnage. La terre n’a que du sang pour étancher sa soif. Le père de Marie est assassiné et Marie, enlevée.
Une fois arrivée dans cette partie du récit, j’ai ressenti comme une cassure, un mal-être grandissant. C’était comme si l’auteur m’avait divisée d’avec la passion qui m’accompagnait au matin de ma lecture.
Après quelque temps, Bug-Jargal et Léopold d’Auverney se croisent à nouveau mais les circonstances sont plus complexes. Leur amitié qui n’a pris aucune ride va ainsi résister jusqu’à la fin. Le noir et le blanc s’allient.
Au soir de ma lecture, j’ai reçu en plein cœur le triste destin des personnages qui m’avaient tenu la main particulièrement celui du narrateur, Léopold d’Auverney qui met fin à une souffrance, ma souffrance de lectrice.
Carlile Perrin
Carlile Perrin Magazine
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