« Il suffit d’y penser très fort » est la phrase qui a longtemps caressé mes journées, mes nuits encore davantage. Je fais partie de celles et de ceux qui croient au destin, oui ce mot de six lettres. Je ne sais pas si c’est contraire au réalisme mais je m’y attache fermement. « La nuit du Sérail », ce roman princièrement écrit de Michel de Grèce a tenu ma main durant plusieurs jours.
C’est la magnifique histoire de Aimée Dubuc de Riverie, cousine de la future impératrice Joséphine de Beauharnais, épouse de Napoléon 1er.
Aimée voit le jour à la Martinique à la fin du siècle des lumières, d’une famille de planteurs de canne. À 12 ans, ses parents l’envoient en France pour parfaire son éducation mais sur le chemin du retour, le bateau sur lequel elle se trouvait est attaqué lors d’une tempête. Capturée puis vendue comme esclave, Aimée découvre la résistance.
À son arrivée au Sérail (résidence du Sultan), entre jalousies et rivalités, Aimée bec et ongles se défend, jusqu’à attirer le regard du Sultan vieillissant de Constantinople.
Ici prennent forme des événements les uns plus déconcertants que les autres. L’élue est conseillère et est aimée de tous, hormis ses rivales.
Aimée Dubuc devient Nashkidil. Ainsi elle voit mourir deux Sultans, Abdoul Hamid 1er et Selim, oui ce successeur qui l’a aimée passionnément et qu’elle a aimé autant.
La Sultane validée (Aimée), cette femme au destin hors du commun comme la décrivent certains, raconte son histoire à l’approche de la mort. L’histoire d’une esclave ayant franchi toutes les barrières sociales pour accéder au plus haut sommet de la puissance dans une Turquie violente, fastueuse et fascinante pour reprendre l’auteur.
Michel de Grèce, quant à lui, nous a laissés le 28 juillet 2024. Prince de Grèce et de Danemark, c’est d’une main brillante qu’il a écrit son œuvre.
Carlile Perrin
Carlile Perrin Magazine
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